Mobilisation du 02 octobre 2025

le 04/10/2025


La mobilisation d'hier a été moins nombreuse que celle du 18 septembre. Cependant, elle reste remarquable et significative. C'est en effet la première fois que les travailleurs se mobilisent massivement dès la rentrée, preuve que la colère sociale demeure vive et que nos revendications sont plus que jamais d'actualité.

Grâce à notre engagement massif, nous avons réussi à placer au cœur du débat politique des enjeux essentiels : la justice fiscale et sociale, la taxation des plus riches, la conditionnalité des aides publiques aux entreprises.

Face à cette mobilisation, le Premier ministre a cru qu'il suffirait d'annoncer de simples ajustements — par exemple sur les retraites des femmes du secteur privé — pour apaiser la contestation. Il se trompe. Ses annonces sur les heures supplémentaires défiscalisées ou sur la prime "Macron" ne sont que de vieilles recettes, déjà connues, qui n'apportent aucune réponse concrète au problème central du pouvoir d'achat. C'est le retour du "travailler plus pour gagner plus", qui n'a jamais été une solution à la précarité ni à la baisse du niveau de vie.

Par ailleurs, dans une lettre adressée aux partenaires sociaux, le gouvernement propose de renvoyer à la négociation plusieurs chantiers notamment : la modernisation du marché du travail, les conditions de travail et la santé au travail, le financement de la protection sociale. Rien dans cette lettre sur le sujet de la fonction publique et ses 5,5 millions de salariés. Pour l'UNSA, renvoyer ces sujets à des négociations bilatérales face à des employeurs qui refusent d'avancer, c'est un piège et un leurre.

Le Premier ministre doit désormais sortir de l'ambiguïté et présenter un véritable projet budgétaire, pour le pays comme pour la Sécurité sociale. C'est la seule manière de prouver qu'il a entendu la colère qui s'exprime depuis des semaines. Nous attendons donc des réponses claires et concrètes lors de son discours de politique générale. À l'issue de cette intervention, l'intersyndicale se réunira pour analyser ses propos et décider des suites à donner.

Plus que jamais, nous exigeons le retrait total du budget Bayrou — qui prévoit l'année blanche, le gel des prestations sociales et des retraites, ainsi que le gel du point d'indice dans la fonction publique, le retrait du projet de doubler les franchises médicales — une véritable justice fiscale avec la taxation des ultra-riches, le gel de la réforme des retraites et la conditionnalité stricte des aides publiques aux entreprises : pas d'argent public sans engagements sur l'emploi, les salaires et la transition écologique.

Notre mobilisation a déjà permis de faire bouger les lignes et d'imposer certains sujets dans le débat public. Nous devons rester prêts à agir pour défendre le pouvoir d'achat, la protection sociale, la justice fiscale. La fébrilité du MEDEF démontre que nous sommes en train de gagner la bataille des idées. Il nous faut continuer à porter nos revendications partout : dans les entreprises, dans les administrations et auprès des pouvoirs publics. Bien sûr, nous ne manquerons pas de revenir vers vous pour faire des points réguliers.

Laurent ESCURE, UNSA Interpro - Bagnolet le 3 octobre 2025